Les films de la rentrée septembre 2020 ( 29ème saison Chloro)
Drame de Hong Sang-Soo
Corée du sud, 2020, 1h36
Un vieux poète, qui loge dans un hôtel au bord d’une rivière, fait venir ses deux fils, pensant que sa fin est proche. Lieu de retrouvailles familiales, l’hôtel est aussi celui d’un désespoir amoureux : une jeune femme trahie par l’homme avec qui elle vivait vient y trouver refuge et demande à une amie de la rejoindre…
Le réalisateur : Cet amoureux de Rohmer et de Cézanne, qui a vécu un an en France, connaît un choc esthétique en découvrant à 27 ans Le Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson, un film qui le convainc de se tourner vers un cinéma plus narratif. L'alcool et le sexe tiennent une large place dans son cinéma, qui mêle avec audace poésie et trivialité, abstraction et crudité, mélancolie et humour. Depuis plus de 20 ans, Sang Soo explore cette veine avec un talent jamais mis en défaut, toujours plus épuré, vers l’essentiel.
La critique : « Cinéma d’une infinie modestie, qui n’affirme rien, ne prétend rien résoudre, même s'il espère constamment que se produise une révélation », Mediapart.
« un maillon intéressant et important qui participe à régénérer et entretenir la passion du maître coréen », Le bleu du miroir.
De Kôji Fukada
Japon sortie 5 août 2020 / 1h 44min / Thriller, Drame
Ichiko est infirmière à domicile. Elle travaille au sein d'une famille qui la considère depuis toujours comme un membre à part entière. Mais lorsque la cadette de la famille disparaît, Ichiko se trouve suspectée de complicité d'enlèvement. En retraçant la chaîne des événements, un trouble grandit : est-elle coupable ? Qui est-elle vraiment ?
Le réalisateur : Koji Fukada fait partie de la jeune génération de réalisateurs japonais à suivre pour les années à venir. Il a évolué dans des genres très différents, l’animation expérimentale avec « La Grenadière », le mélodrame familial avec « Harmonium » (prix du Jury « Un certain regard » à Cannes en 2016), le récit d’apprentissage avec « Au-revoir l’été » et la science-fiction apocalyptique avec « Sayonara ». C’est ici à un drame noir auquel s’adonne Fukada avec une infirmière pleine de mystère. Et c’est là que la tragédie apparait, comme par surprise.
La critique : Un film engagé contre le harcèlement du personnel soignant (les inrocks)
Comédie dramatique de Malou Reymann
Genre : Comédie dramatique
Nationalité : Danemark
Synopsis: Emma, une adolescente, grandit au sein d’une famille tout à fait ordinaire jusqu’au jour où son père décide de devenir une femme. Ce bouleversement au sein de cette famille aimante conduit chacun à se questionner et à se réinventer…
La réalisatrice: Malou Leth Reymann a commencé sa carrière dans le cinéma très jeune, en tant qu’actrice. Elle part étudier la réalisation en Angleterre, réalise de nombreux courts métrages sélectionnés en Festival. A Perfect Family est son premier long-métrage. Pour ce film, Malou Leth Reymann s'inspire de sa propre histoire personnelle, celle d’une jeune fille qui grandit auprès d’un père transgenre.
« Je m’intéresse beaucoup à la question de la norme et à la façon dont on peut la distordre. Dans ce film, nous sommes avec Emma et son père, Agnete, embarqués dans un voyage qui nous conduit de la « normalité» à l’acceptation de soi. » dossier presse du film
De Werner Herzog
Allemand; 1h29 mn
Drame américano/japonais avec Ishii Yuichi et Mahiro Tanimoto
Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2019.
Perdu dans la foule de Tokyo, un homme a rendez-vous avec Mahiro, sa fille de douze ans qu’il n’a pas vue depuis des années. La rencontre est d’abord froide, mais ils promettent de se retrouver. Ce que Mahiro ne sait pas, c’est que son “ père ” est en réalité un acteur de la société Family Romance, engagé par sa mère.
Werner Herzog grandit dans un village de Bavière. En 1968, il réalise son premier long métrage, Signes de vie qui obtient un Prix spécial au Festival de Berlin. Son travail est reconnu internationalement grâce à Aguirre, la colère de Dieu, film réalisé en 1972 mais qui sort en 1976, Prix du syndicat de la critique française et nommé au César du meilleur film étranger. Il devient l'un des chefs de file du cinéma allemand avec Volker Schlöndorff, Reinhard Hauff ou encore Rainer Werner Fassbinder.
Comédie, Policier de Quan’an Wang
Mongolie 1h 40min 2020 VOST
Le corps d’une femme est retrouvé au milieu de la steppe mongole. Un jeune policier inexpérimenté est désigné pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger du froid et des loups, le lendemain matin elle retourne à sa vie libre …
le réalisateur : Wang Quan'an , scénariste et réalisateur chinois , signe depuis vingt ans des films modernes et malicieux comme Apart Together ou Le Mariage de Tuya (Ours d'or en 2007 au festival de Berlin ).
Avec Dulamjav Enkhtaivan (formidable comédienne mongole non-professionnelle et réellement bergère), Aorigeletu, Norovsambuu Batmunkh
La critique : « Dans les paysages magiques des steppes de la Mongolie, un film d’une beauté renversante , une histoire toute simple qui nous subjugue à la fois par sa beauté plastique et le formidable naturel de ses personnages. » Critiquedefilm.fr
Drame de Eliza Hittman
Etats-Unis, 2020, 1h42mn
Grand prix du jury (Ours d’argent) Berlinale 2020
Prix spécial du jury, Sundance 2020
Deux adolescentes, Autumn et sa cousine Skylar, résident au sein d'une zone rurale de Pennsylvanie. Autumn doit faire face à une grossesse non désirée. Ne bénéficiant d'aucun soutien de la part de sa famille et de la communauté locale, les deux jeunes femmes se lancent dans un périple semé d'embûches jusqu'à New York.
Le réalisateur : Les deux premiers films d’Eliza Hittman, It felt like love (2013) et Les Bums de plage (2017) exploraient l’appétit sexuel d‘ados en proie au doute. Dans ce troisième film elle avance sur la pente du rejet et des rapports de domination inhérent à la sexualité et plus généralement le rapport au monde des adolescents. Pour elle, la violence sexiste exercée sur les femmes est une affaire de système et non d’individu. Ses films sont des œuvres de chair en lutte pour leur émancipation.
La critique : « De petit film indépendant et touchant, il se mue progressivement en un poignant témoignage de notre époque, porté par le regard féminin indispensable d’une cinéaste qui n’a de cesse de confirmer son fantastique talent. » Le Bleu du miroir
Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. L’arrivée de son père, dont il était tenu éloigné, va bouleverser sa vie. Le jour de ses 35 ans, Bubby va enfin sortir. Il découvre un monde à la fois étrange, terrible et merveilleux avec les gens, la pizza, la musique et les arbres…
Le réalisateur :D’origine néerlandaise, Rofh de Heer vit et travaille en Australie. L'enfance et le monde vue à travers les yeux des enfants sont des thèmes très prisés par le réalisateur, qu'il explore à travers ses films, tels que le survolté Bad Boy Bubby (1993) ou encore l'instrospective Chambre tranquille (1996).Subversif, Rolf De Heer n'hésite pas à choquer. Il se penche sur l’histoire des Arborigènes avec Charlie’s Country en 2013.
Critique :Conte philosophique déjanté, satire macabre et rock’n’roll, Bad Boy Bubby est sans nul doute LE chef-d’œuvre de Rolf de Heer, une expérimentation visuelle et sonore au statut culte.(aVoir-aLire)
La projection sera suivie d’un échange autour du film avec Erwan Cadoret , enseignant de cinéma.
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