Les films de mai 2016
C'est le film d'une jolie farce dont le dindon n'est autre que le patron du groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault. Aux manettes de la manigance, Serge et Jocelyne Klur, "des pions" parmi tant d'autres, comme ils se définissent eux-mêmes, licenciés en 2007 de l'usine Ecce de Poix-du-Nord, propriété du milliardaire français. L'usine, délocalisée dans les pays de l'Est.
Endossant un rôle quelque part entre Pierre Carles et Michael Moore, le journaliste François Ruffin décide de mener une ambitieuse "mission de réconciliation" entre les Klur et Bernard Arnault.....
La critique : François Ruffin signe le chef-d’œuvre du genre. L’histoire semble simplette, elle va rapidement donner le vertige. Le Monde
Merci patron ! est une fête de l’esprit en même temps que le triomphe de la fraternité sur l’argent roi. Le Nouvel Observateur
Une petite bombe d'engagement, de civisme, de malice, mais aussi, plus inattendu, de personnalité cinématographique. Pas seulement « merci » : un « bravo ! » admiratif, reconnaissant, ému. VSD
Bricolé, désinvolte, tourné dans une forme d’émulation et d’urgence politiques, "Merci patron !" se distingue du défaitisme et de l’impuissance ambiants pour faire du cinéma le moteur d’une lutte locale prête à essaimer. Cahiers du Cinéma
Lundi 2 mai 20h30, avec Cinéphare , un film du patrimoine:
2h14 min - Année de production : 1979
1969. Mary Rose Foster - The Rose (Bette Midler) est une rock star adulée mais épuisée par les tournées sans fin, les nuits sans sommeil, l'alcool et la drogue. Contre l'avis de son manager (Alan Bates), elle compte prendre une année sabbatique après un dernier concert qui doit la ramener triomphante dans sa ville natale de Floride.
C’est tout le prodige de ce film que d’avoir transformé Bette Midler – une chanteuse de cabaret, qui avait déjà porté l’artifice à un degré hilarant et exaltant de sophistication – en une pauvre chose qui braille le blues pour rester en vie. Thomas Sotinel LE MONDE
Vendredi 6 mai 18het mardi 10 mai 20h30:
LES OGRES de Léa Fehner France 2016 2h 24min
Ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le dos, leur spectacle en bandoulière. Dans nos vies ils apportent le rêve et le désordre. Ce sont des ogres, des géants, ils en ont mangé du théâtre et des kilomètres. Mais l’arrivée imminente d’un bébé et le retour d’une ancienne amante vont raviver des blessures que l’on croyait oubliées….que la fête commence !
La réalisatrice : Après des études de cinéma à Nantes, Léa Fehner intègre en 2002 le département Scénario de la Fémis, dont elle sort diplômée avec les félicitations du jury. Son projet de fin d'étude est le scénario de « Qu'un seul tienne et les autres suivront », qu’elle réalise en 2008 ( Prix Louis-Delluc du premier film). Léa Fehner a « grandi sous les chapiteaux » et, pour son 2ème long métrage , « les Ogres » elle s’inspire de sa propre vie ; on retrouve d’ailleurs sa sœur, son père et sa mère à l’écran.
La critique : « Une réalisation bluffante, des comédiens superbes et une belle ode à la liberté. » Femme actuelle
« Léa Fehner raconte à merveille cet univers de saltimbanques, leur appétit de vivre plus fort, leurs égos écrasants et leur générosité. » Ouest France
Les interprètes : Qui sont ces ogres ? La troupe itinérante Davaï, portant, de ville en ville un spectacle à la croisée du théâtre, du cirque, entre le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine et le Grand Magic Circus de Jérôme Savary. Cette caravane est celle, réelle, de la famille Fehner dont les membres (François Fehner, Marion Bouvarel, Inès Fehner) jouent ici leurs propres rôles en compagnie d’acteurs venus d’ailleurs : Adèle Haenel , Marc Barbé, Lola Dueñas .
Lundi 8 mai à 20h30 :
programme de courts métrages européens
Vendredi 13 mai 18h et mardi 17 à 20h30 :
ROYAL ORCHESTRA de – Heddy Honigmann
Doculentaire, Pays-Bas, Finlande, Suéde, Australie
Durée : 1h34 min - Année de production : 2015
Pour célébrer son 125e anniversaire, le prestigieux Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam part en tournée à travers le monde. Heddy Honigmann suit les virtuoses à Buenos Aires, Soweto et Saint-Pétersbourg. Elle nous fait partager leur quotidien loin de leurs familles et leur communion avec le public ; elle part également à la rencontre des auditeurs et spectateurs, réunis par la même passion pour la musique.
La critique ( extraits ): "La réalisatrice, Heddy Honigmann, se soucie de l'ensemble comme des individus et de l'orchestre comme des spectateurs, déployant un film tout en humour, en puissance et en humanité dont les parties s'assemblent comme les pièces d'une même horloge." Sud Ouest
"Ce sont surtout les moments entre les représentations du prestigieux Concertgebouw d'Amsterdam que la réalisatrice saisit avec talent (...)." Télérama
"Heddy Jansons parvient à capter avec un même bonheur la concentration d'un soliste comme l'extase d'un spectateur." Paris Match
"Un documentaire poignant." La Voix du Nord
" Captivant quand les membres dissèquent leur travail..." Studio Cine Live
Lundi 16 mai 20h30 :
SUITE ARMORICAINE de Pascale Breton; France 2016 (2 h 28 mn)
Deux personnages qui n’ont a priori rien à voir ensemble fréquentent l’université de Rennes. Françoise, la petite cinquantaine et professeure d’histoire de l’art, a fui Paris qu’elle ne supportait plus pour venir retrouver ses racines en Bretagne. Elle fut elle-même étudiante dans cette université, époque durant laquelle elle avait noué des amitiés désormais figées sur une vieille photo en noir et blanc qu’elle transporte avec elle. Ion, quant à lui, est un jeune étudiant en géographie de 19 ans : prétendument orphelin, il tombe rapidement amoureux d’une jeune aveugle qui étudie avec lui…….
La réalisatrice : Née à Morlaix en 1960, Pascale Breton étudie la géographie et l’aménagement du territoire à Rennes et Paris . Elle vient au cinéma par le Super 8, la cinéphilie et l’écriture. D’abord scénariste, elle collabore notamment avec Catherine Corsini. Après Les Filles du 12, un court métrage qui avait très bien marché, le sublime coup d’essai que fût Illumination en 2004 n’avait pas eu de suite, hors mis un moyen métrage Château rose en 2013. Il faut pourtant reconnaître à la réalisatrice d’avoir su imposer dans cette « Suite Armoricaine » une vraie singularité de ton dans sa manière de dépeindre, entre doutes et décalage, les tourments existentiels d’un jeune Breton.
Les acteurs : Valérie Dréville, Kaou Langoët, Elina Löwensohn
La critique : … « La cinéaste accompagne avec ferveur ce mouvement d'avancée inscrit dans le titre. Elle accueille la fragilité des personnages, qui ont tous perdu et pas encore retrouvé leurs repères, pour mieux les entraîner vers un territoire à défricher, à déchiffrer, dont ils prennent peu à peu la belle mesure : leur vie. »… Télérama. …« Ce jeu du débordement romanesque avec un propos strict n'est pas le moindre mérite de "Suite armoricaine". »… Positif
Vendredi 20 mai 18h et mardi 24 à 20h30:
MANDARINES
Drame de Zaza Urushadze ; Estonien, Géorgien ; 2013 ; 1h27 .
Meilleur film estonien au festival du film de Tallinn , Mandarines, représente la Géorgie aux Oscars 2015.
En 1990, la guerre fait rage en Abkhazie. Un village ne compte comme seuls habitants qu’un vieil homme, Ivo, et un producteur de mandarines, Markus, qui refuse de quitter sa plantation. Tous les deux sont d’origine estonienne . Le conflit est imminent mais Ivo décide de venir en aide à Akhmed, un Caucasien blessé. Markus, à son tour, découvre un Géorgien laissé pour mort sur le champ de bataille. Il l’emmène lui aussi chez Ivo. Deux combattants de camps opposés se retrouvent alors sous le même toit…
La critique : Une histoire émouvante qui combat la guerre, le rejet de l’autre et la haine sous toutes ses formes, à proposer d’urgence à tous les publics. (aVoir-aLire.com )
Cette leçon de tolérance pousse jusqu'au bout la symbolique des frères ennemis qui finiront par s'aimer sous le regard bienveillant du vieux sage... Le film est sauvé de la convention par ses interprètes et par son côté western caucasien. (Télérama )
Mandarines, fable humaniste sur la bêtise des hommes dans des paysages d’une beauté biblique, s’épluche doucement, mais laisse un goût tenace. ( Le Nouvel Observateur )
Lundi 23 mai 20h30 :
François Maspero, les chemins de la liberté
Soirée exceptionnelle consacrée à François Maspéro , décédé en avril 2015.
François Maspéro était venu le 12 janvier 2010, à La Bobine, nous présenter , avec Caroline Troin deux films de Chris Marker ( Les mots ont un sens et A bientôt j'espère ) .
Six ans après , Caroline Troin , cinéphile, amie de François Maspero, présentera François Maspero, les chemins de la liberté et animera l'échange après la projection .
François Maspéro est un écrivain engagé dans le siècle refusant d’être un spectateur du monde. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des femmes et des hommes ont espéré changer le monde, François Maspero en fut. C’est dans sa famille qu’il a appris très tôt le sens du mot Résistance. Cette exigence a façonné sa conduite d’homme libre défendant la liberté de parole, la liberté d’exister de celles et ceux que l’oppression voulait réduire au silence. Les combats de l’éditeur d’hier coulent dans les mots de l’écrivain d’aujourd’hui. Il est devenu ce « voyageur étonné » pour qui tous les murs et toutes les frontières doivent être traversés.
Ce film portrait de François Maspero nous invite à marcher avec lui sur les chemins des paysages humains et de la liberté.
Vendredi 27 mai 18h ; lundi 30 et mardi 31 mai 20h30:
SUNSET SONG
Drame de Terence Davies , adapté du roman de Lewis Grassic Gibson
Britannique ; 2h12 ; VOSF . 2015.
Début du 20ème siècle dans la campagne écossaise . Après la mort de leur mère épuisée par les grossesses successives, les quatre enfants Guthrie sont séparés. Les deux plus jeunes partent vivre avec leurs oncle et tante tandis que leur sœur, Chris, et leur frère aîné, Will, restent auprès de leur père, John, un homme autoritaire et violent. Les relations de plus en plus houleuses entre père et fils conduisent Will à embarquer pour l’Argentine. Chris se retrouve dans l’obligation de renoncer à son rêve de devenir institutrice …..
La critique : On constate la grande cohérence de la filmographie de Davies, qui, entre ses premiers films et ses adaptations très soignées, ne cesse d'amplifier un même geste de cinéma…. Le cinéma d'un grand et subtil styliste. (Culturopoing.com)
Au-delà d'un air patriotique, c'est pour toutes les victimes de notre trop humaine folie que se lève l'élégie. ( Studio Ciné Live )
Terence Davies fait rimer romanesque et classique avec bonheur. (Positif )
L’interprétation : Agyness Deyn (Chris Guthrie ) ; Peter Mullan ( John Guthrie ) ; Kevin Guthrie
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