la vie de Chlorofilm

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Festival Brest 2010 : Jury Passeurs de Courts

Plus de 200 oeuvres...

Les lumières se sont éteintes dans les salles obscures, le 25éme Festival Européen du film courta tiré sa révérence. De l'avis de notre groupe des Passeurs de courts, le constat est sans équivoque, la qualité était au rendez-vous encore cette année .

La Compétition européenne, les Brest off (production européenne de l'année déclinant nos préoccupations les plus fondamentales : Travail, famille, sexe et cinéma), les très attendues Cocottes minutes (films de 6 mm maximum), les 25 grands crus européens (25 ans, 25 pays, 25 films), le Rolling UK Focus Royaume-Uni (courts métrages britanniques des vingt dernières années), le Panorama Animation (17 films en compétition), le Panorama Bretagne (production de courts métrages de fiction et d'animation en Bretagne), le programme jeune public, et les évènements spéciaux… ont rassemblé une sélection de plus de 200 oeuvres venues des 4 coins du continent.

10 programmes, 45 films et 9 jurés.

Il y a beaucoup à faire dans un temps réduit, puisque cette année une compétition a été ajoutée : 10 programmes comprenant 45 films, et le calendrier du festival se concentre sur 7 jours au lieu des 10 jours l'année précédente.

 Neuf salles et associations du r é s e a u Cinéphare composent cette année le jury des Passeurs de courts : les cinémas Le Bretagne (St Renan), Le Club ( D o u a r n e n e z ) , L'Image ( P l o u g a s t e l Daoulas), La Salamandre (Morlaix), Le Dauphin (Plougonvelin), L'Agora (Châteaulin) et les associations Chlorofilm (Quimperlé), Gros Plan (Quimper) et 7ème Batz Art (L'Île de Batz). Le jury remettra au lauréat 2010 une dotation de 800 euros et il bénéficiera d'un accompagnement dans les salles du réseau en  2011.

Des films maîtrisés.

La compétition a pris pour cette 25ème édition de la hauteur sur le plan de la qualité. Les films présentés sont souvent maîtrisés, avec des scénarii impeccables, des acteurs percutants et qui laissent après le générique de fin, le sentiment que tout est dit avec efficacité.

 Chaque juré a son propre cheminement et sa propre recherche, ce qui donne lieu après les séances à des discussions parfois animées, en toute amitié. On est tous en quête, au fil des compétitions, de la perle rare sans équivoque, du « petit bijou » absolu ou alors du coup de coeur rassurant…

Mais ce n'est pas si simple. Nous avons remarqué, comme les autres années qu'un thème se dégage assez nettement de la sélection.

La famille est toujours au centre des préoccupations des cinéastes, témoins des évolutions sociétales avec l'entrée remarquée des enfants, qui contraint de tenir un rôle de modérateur et interventionniste pour ramener des parents paumés et en pleine dérive dans le cadre des valeurs et du code de la famille, dont ils sont normalement les garants.

Ils ont tout des grands !

Pour ma part, rien qu'en me référant aux films présentés en compétitions, j'ai eu de très bonnes surprises. Le film de Moreno Bernardo Luis Espagne/2010/7'27'') ,  L'avantage de l'assassin entraîne volontairement le spectateur sur une fausse piste, et rétablit le sens au tout dernier plan, une manipulation qui avec un temps limité de 7 minutes est très efficace; j'ai été littéralement aspiré dans l'univers de Turning, de Kami Arieli et de Saul Freed (Royaume-Uni/2010/10') un conte débordant de poésie servi par une technique virtuose, mêlant animations et performances d'acteurs ; j'ai été touché par des personnages comme Ella de Larsen Hanne, interprétée  par  Mona Andersson (Norvège/2009/24'), retraçant les déboires d'une vieille dame acariâtre et alcoolique ou avec Monsieur Pietrowski dans La fondation de Kapelinski Rafal (Pologne/2009/30') personnage à la «Kusturica» débordant d'humanité ; la mise en lumière et la qualité de la composition de l'image tiennent une grande place dans Lighthouse de Chen Anthony (Royaume-Uni/2010/23') énergique road movie dans la campagne anglaise, ou dans Trois heures de Zambrano Annarita (France/2010/12') huis clos entre un père et sa fille dans Rome, le temps d'un après midi…

La consécration de Mr L'abbé.

Le palmarès officiel 2010 est conforme avec les films retenus et discutés lors des délibérations de notre jury. Nos préférences se sont concentrées sur 5 films dont Ella de Larsen Hanne.

F e n ê t r e  s u r  c o u r t s

La priorité des passeurs est de montrer dans les salles du réseau l'oeuvre primée. Les films en VO projetés au festival de Brest, bénéficient d'un dispositif électronique de traduction en VF. Ces mêmes sous-titrages, inscrits sur une copie neuve représentent malheureusement un coût prohibitif pour le film.

 En commun accord, nous avons décidé de primer Mr l'abbé de Blandine Lenoir (France/2010/35'), qui était bien sûr dans notre sélection finale. Ce choix se porte à la fois sur la qualité incontestable d'un film mais également sur une démarche.

Inspiré du livre de Martine Sevegrand, l'Amour en toutes lettres, questions à l'abbé Viollet sur la sexualité (1924-1943), le film explore les pratiques et les connaissances d'hier en matière de sexe. Des hommes et des femmes dans les années trente et quarante, mariés ou célibataires, ont témoigné dans la revue de l'association du mariage chrétien de leurs souffrances, mais aussi de leurs agacements, voire de leurs colères : comment s'aimer sans faire huit enfants ? Comment concilier morale catholique et amour conjugal ? Pourquoi le plaisir est-il coupable ? L'Abbé Viollet, peut-être saura-t'il répondre à toutes ces questions le plus chrétiennement possible, du moins, on l'imagine puisque seul les questions sont mises en scène.

Filmé en plans fixes, face caméra, avec des actrices et acteurs superbement dirigés, ponctué entre chaque intervention d'un échappatoire, pour faire en sorte que cette litanie de misères sexuelles ne tourne ni au vaudeville ni à la confession.

C'est le septième court-métrage de Blandine Lenoir, qui n'est pas inconnue à la Bobine, puisque deux courts de cet auteur y ont été projetés.

Mr l'Abbé a reçu trois prix, celui de la Révélation, du Public, et des Passeurs de courts : « Un film étonnant, tout à la fois tragique et drôle, et qui nous raconte d'où nous venons » a commenté le jury officiel.

J'ai clôturé « mon festival » en dégustant les Films and Chips Cocotte. De l'invention et de la fantaisie, de l'humour et de l'absurde et bien sûr de la bonne musique … autant de qualificatifs pour décrire ce programme très réussi où les performances visuelles côtoient de savoureux quiproquos. So British.

Quelques bonnes adresses pour déguster à votre tour cette spécialité anglaise :

What's Virgin Mean? 2'20''  http://www.youtube.com/watch?v=gd3oYFS9g9I

Conversation Piece 7'    http://vimeo.com/14731390

Printer Jam 4'11''      http://www.youtube.com/watch?v=is-HVxmUELQ

This is chrismas 6'  http://www.youtube.com/watch?v=vlMkTdRL8_4

Coldplay - Strawberry Swing 4'15'' http://www.dailymotion.com/video/xa0cti_coldplaystrawberry- swing_music

Ici Brest à vous Chloro.

Thierry.

 



19/12/2010
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